Volet académique

Enjeux et methodes

Enjeux

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans des environnements urbanisés pouvant entrainer des impacts négatifs sur les écosystèmes agricoles et naturels (pollution, artificialisation, réduction de la biodversité). Pour limiter ces impacts, une transition vers un modèle de ville durable et productive basée sur un développement de la nature en ville est aujourd’hui plébiscitée. Ceci passe notamment par une meilleure connaissance de l’écologie des socio-écosystèmes urbains avec un enjeu majeur lié à la connaissance et à la gestion des sols.

Dans ces écosystèmes urbains, les sols font partie intégrante des trames naturelles (trame verte, trame brune) et peuvent répondre à de nombreux besoins pour les populations en termes de services rendus : production de biomasse végétale, atténuation et adaptation aux effets du changement climatique (stockage du carbone, limitation de l’effet des îlots de chaleur urbains), réservoir de biodivesité, etc…

L’objectif commun pour ces espaces est d’atteindre une multifonctionnalité dont la biodiversité des sols représente un pilier majeur de par son implication dans les fonctions d’intérêt pour la productivité de l’agriculture urbaine, mais aussi plus largement pour le retour de la nature en ville, la reconnexion à la nature et le bien-être des citadins. La connaissance de la composante biologique des sols représente donc un enjeu crucial dans l’optique d’une gestion durable des espaces urbains.

Le programme Bises a donc comme vocation d’accroitre la connaissance de la biodiversité des sols urbains et leur influence sur les fonctions et services écosystémiques rendus par ces derniers.

Ojectifs

Déployé sur 4 métropoles aux situations biopédoclimatiques contrastées (Paris, Nancy, Nantes et Montpellier), le projet BISES a pour objectif général d’appréhender l’écologie des communautés d’organismes des sols urbains. Il s’attache en particulier à acquérir une meilleure connaissance de la biodiversité du sol et compréhension de ses dynamiques spatiales et temporelles en milieu urbain : parcs, jardins privés ou fermes urbaines. Un enjeu du projet est de déterminer les impacts des pratiques mais également des mécanismes de colonisation sur la biodiversité des sols urbains, les fonctions et services écosystémiques que cette biodiversité fournit au regard de la multitude de services attendus (approvisionnement, production de biomasse, régulation climatique et hydrique, biocontrôle).

Méthodes

Un échantillonnage ambitieux déployé sur 200 sites répartis sur les 4 territoires pilotes et sur deux années consécutive a été réalisé. L’ensemble des grandes familles d’organismes de la faune du sol (macro-, méso- et microfaune) et des microorganismes (bactéries et champignons) ont été échantillonnées. Des paramètres physicochimiques des sols (pH, contenu en éléments minéraux et métaux, etc…) la stabilité biogéochimique du carbone ainsi que la respiration microbienne ont été mesurés.

Le couplage de l’ensemble de ces indicateurs permettra de diagnostiquer la qualité des sol urbains afin de pouvoir in fine identifier les pratiques de gestion les plus vertueuses. Les indicateurs serviront aussi à analyser la dynamique spatio-temporelle des communautés de la faune du sol et notamment à tester empiriquement certaines théories comme les Métacommunautés ; couplage théorie neutre, dispersion et compétition ou la relation aire-espèce. Enfin, les flux d’organismes entre espaces seront analysés à partir de méthodes indirectes qui consistent à croiser les propriétés (taxonomiques et fonctionnelles) des communautés avec des propriétés paysagères ou des mesures de réseaux.